GHANA - Actualité (1990-1996)

GHANA - Actualité (1990-1996)
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République du Ghana

Politique intérieure

En mars 1992, le président Jerry Rawlings, au pouvoir depuis 1981, présente un calendrier de retour à la démocratie, sous la pression du F.M.I. et de la Banque mondiale.

Le 28 avril, une Constitution qui instaure le multipartisme et un régime présidentiel est adoptée. Le 18 mai, les partis politiques sont légalisés.

Le 3 novembre, Jerry Rawlings est réélu président dès le premier tour, en recueillant 58 p. 100 des suffrages. Son principal adversaire, Albert Adu-Boahen, candidat du Nouveau Parti patriotique, obtient 29,9 p. 100 des voix.

Le 29 décembre se tiennent les élections législatives. Les 4 partis d’opposition, qui ont réclamé en vain une refonte préalable des listes électorales et une enquête sur la fraude lors du scrutin présidentiel, boycottent la consultation. Le taux de participation n’est que de 30 p. 100 environ. Le Congrès national démocratique, la formation du président Rawlings, obtient 190 des 200 sièges à pourvoir.

À partir de février 1994, des affrontements ethniques dans le nord-est du pays font un millier de morts. Le président Rawlings instaure l’état d’urgence. Le 13 avril, les ethnies en conflit concluent avec le gouvernement un accord par lequel elles s’engagent à renoncer à la violence. L’état d’urgence est levé en août.

L’instauration de la T.V.A., le 1er mars 1995, provoque en avril et en mai des mouvements sociaux qui contraindront le gouvernement, le 6 juin, à renoncer à cette mesure.

Le 28 mai, le Parti de la convention nationale du vice-président Kow Arkaah, qui soutient les revendications populaires, annonce son retrait de la coalition au pouvoir.

Le 7 décembre 1996, le président Rawlings est réélu à la tête de l’État par 57,2 p. 100 des suffrages, contre 39,9 p. 100 pour son principal adversaire, John Kufuor, candidat du front uni présenté par les 2 grands partis d’opposition. Le Congrès national démocratique du président Rawlings remporte également 130 des 195 sièges du Parlement renouvelé le même jour. Les observateurs jugent le scrutin régulier.

Vie économique

En 1992, le Ghana conserve son statut de «bon élève» du F.M.I. Le nombre des fonctionnaires est réduit de 15 p. 100. La politique de dévaluation du cedi est complétée en avril par la libéralisation du marché des changes. La relance des productions minières et forestières ne permet cependant pas une diversification suffisante de l’économie, encore trop largement tributaire du cacao.

Le budget pour 1993, présenté au début de l’année, prévoit des dépenses en augmentation de 28 p. 100 par rapport à celles de 1992, mais avec un déficit limité à 0,69 p. 100 du P.I.B. Une hausse de 62 p. 100 du prix des carburants contribue à l’augmentation des recettes, et le gel des traitements des fonctionnaires réduit la part de ceux-ci dans les dépenses publiques à 40 p. 100, contre près de 50 p. 100 en 1992. Le gouvernement annonce pour la première fois la privatisation des entreprises d’État profitables, y compris celles du secteur bancaire. Pour stimuler la croissance, le gouvernement s’efforce d’attirer les investissements étrangers.

En 1994, la production aurifère connaît un regain d’activité, avec l’octroi de permis de prospection à 85 sociétés, dont 19 étrangères. Le 18 avril, l’État réduit à 20 p. 100 sa participation dans le capital de la société de mines d’or Ashanti Goldfields. Par ailleurs, la récolte de cacao s’annonce meilleure de 20 p. 100 par rapport à celle de 1993-1994; le prix garanti aux producteurs est multiplié par 2. Le service de la dette revient à 27 p. 100 des recettes d’exportation, contre 38 p. 100 en 1993.

En 1995, l’économie ghanéenne continue de bénéficier des efforts d’assainissement entrepris à partir de 1993, tout en subissant les effets des crises sociales et politiques.

Le 11 juillet, le ministre des Finances, Kwesi Botchwey, remet sa démission. Principal artisan du plan d’ajustement structurel mis en œuvre à partir de 1982, il avait fait partie, depuis lors, de tous les gouvernements. Il était en conflit avec le président Rawlings au sujet du refus de celui-ci de privatiser la Ghana National Petroleum Corporation, société nationale des pétroles dirigée par un des parents du chef de l’État.

En septembre, le gouvernement décide d’augmenter les taux d’intérêt et de réduire de 20 p. 100 les dépenses prévues pour le dernier trimestre, ce qui provoque des mécontentements dans le secteur privé.

En 1996, le pays continue à connaître une forte croissance, favorisée par la bonne tenue des cours du cacao, par l’aumentation de la production d’or et par l’essor du tourisme. Mais le maintien de lourdes barrières douanières et d’un taux d’inflation élevé décourage les investisseurs.

Relations internationales

En septembre 1990, le Ghana fournit des troupes à la Force ouest-africaine d’interposition qui intervient au Liberia pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu dans la guerre civile et à l’organisation d’élections libres.

Le 3 mars 1992, lors d’un vote de la Commission des droits de l’homme des Nations unies visant à condamner Cuba pour ses violations des droits de l’homme, le Ghana (ainsi que l’Angola, la Chine, l’Irak, l’Iran, la Libye et la Syrie) soutient La Havane.

Au début de 1993, après l’assassinat d’opposants par l’armée togolaise, de nombreux Togolais se réfugient au Ghana, dont l’armée est placée en état d’alerte. Le président du Togo Gnassingbé Eyadéma juge que cette décision est une «provocation» et une «ingérence intolérable».

Le 5 janvier 1994, l’attaque de la principale caserne de Lomé par des membres de l’opposition togolaise réfugiés au Ghana, qui fait 67 morts, ravive la tension entre Lomé et Accra. Les frontières sont rouvertes en décembre, mais la méfiance persiste.

En août, Jerry Rawlings succède au président béninois Nicéphore Soglo à la tête de la C.E.D.E.A.O. qui est principalement occupée à dénouer la crise libérienne. Il sera, à ce titre, le principal artisan de l’accord de paix conclu entre les factions libériennes, à Abuja, en août.

Les 8 et 9 mars 1995, le président Jerry Rawlings effectue une visite aux États-Unis.

Le 13 décembre 1996, le Ghanéen Kofi Annan est désigné par le Conseil de sécurité de l’O.N.U. au poste de secrétaire général de l’Organisation en remplacement de Boutros Boutros-Ghali. Le 17, l’Assemblée générale des Nations unies entérine ce choix. Kofi Annan doit prendre ses fonctions en janvier 1997.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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